" And I think to myself, what a wonderful world... "
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24 avril 2015

Un colis bien arrivé !

HIER,
on a récupéré mon papa à la Tontouta !!

Accompagné d'un colis aux saveurs breizhoises !!!

Le temps de le rephaser avec la vie ici, je lui ai fait un peu découvrir Nouméa et les baies, goûté des salades de poulpe, tahitiennes, et thon au soyo...



Et là nous partons avec Doudou pour une semaine en brousse, c'est à dire le reste de la Calédonie en dehors de Nouméa.
Puis quelques jours sur la jolie île de Lifou.

Donc petit temps mort avec le blog, pour vous faire découvrir tout ça par la suite !!!
Des bisouuuuuuuuuuuus tout doux !!!!




19 avril 2015

Isie Paradise Island

Week-end de Pâques.
Donc 3 jours off.

Temps annoncé : soleil, peu de vent le matin, peu de houle.
Parfait pour aller s’isoler sur un îlot.

Il est 5h30 du matin.
Le soleil se lève juste sur les plaines de Moindou.
Magnifique et coloré.

Mais pas de temps à perdre, la journée commence.
Le petit dej avalé, le bateau chargé, on retrouve les copains à la cale de Ouano.
Direction l’île Isie, un peu plus au sud de l’îlot Konduyo.

La mer est d’huile.
Pendant que l’un des bateaux va décharger ses affaires sur l’île en question, nous on part déjà en chasse.
Patate power !!

La visi est géniale.
Cela fait des mois que l’on ne voyait pas à plus de 5m, et là 20m de visibilité bleue s’offrent à nous.
L’impression de redécouvrir le lagon.
Tel un aquarium.

Pierre et Gigo sont déjà en agachon au fond, pas de répit pour les poissons.
Clem et moi on prend le temps de regarder, de barboter, d’aller observer.
Des bancs de poissons traînent un peu plus loin.
Sans doute quelques dawas, picots et perroquets.

D’ailleurs Gigo nous remonte un énooooooooooooooooooorme perroquet bleu !!
Je ne l’ai même pas vu venir celui-là.

Une raie léopard me passe dessous.
Elles sont splendides.
Blanc immaculé sur le dessous, noir tacheté sur le dessus, avec une tête fuselée.
Gracieuses et rapides.

En lui plongeant dessus plusieurs fois, je me retrouve dans un banc gris métallise, qui s’apparente à des gros maquereaux.
Mais où sont les chasseurs ?

Je les rejoins quelques patates plus loin.
Une méduse croise mon chemin.
Tranquille et sereine. Elle abrite quelques squatteurs.

Je me concentre sur mon mien, posé au fond, attendant l’occasion, attendant le poisson trop curieux qui se rapprochera un peu plus près que les autres, attendant la bonne distance pour être sûr de faire mouche.

Bllleuaaaaappp !!! bluuuueauuaaaappp !!!
Clémence à ma gauche me crie quelque chose…
Une ombre nous passe dessous, rasant le fond sableux.
Jamais vu d’ombre de la sorte…
…à part dans un aquarium.
Mais oui, c’est une raie guitare !!!

Waouuuuuuuuuuuuuuuh !!
En l’espace de quelques secondes, il s’était trop éloigné et disparaissait de notre vue, mais sa forme bien particulière de … ben en fait il ne ressemble pas vmt non plus à une guitare…  mais sa tête ressemble plutôt à celle d’une raie et son corps à celui d’un requin, les ailerons à la bonne place.
A vue d’œil, on le voyait clairement au fond, à vue de Gopro, cela ne rend rien, à part une ombre se déplaçant furtivement et disparaissant.
Mais voilà à quoi cela ressemble avec Google images :

L’émotion passée, on retourne au bateau pour un autre spot.
D’autres patates de corail.
Certaines grouillant de minuscules poissons.
D’autres très poissonneuses avec une grande variété d’espèces, emplissant la vue de couleurs.

Pierre et Gigo, insensibles à ce bal sous-marin, ont déjà repéré un banc de Becs-de-canne (The poisson).
Ils sont plus loin, posés au fond.
Ne prêtant aucune attention aux serpents venant leur chatouiller le ventre et s’entortiller dans leurs palmes ou aux requins pointes blanches un peu curieux.
Ceux là ils sont drôles. De fausses racailles sous-marines.
Ils rôdent au fond … tin tin tin tin !!!
S’approchent doucement de vous, jouant sur l’effet de surprise et sur l’effet « Eh, je suis un requin ! »,  mais d’un regard ils fuient.

Tiens c’est quoi, cette masse  posée sur le sable au loin là ?
Pliouf, pliouf, pliouf !
Trois coups de palme plus loin (oui mes palmes sont hyper efficaces), on (Clem et moi, on a décidé d’abandonner les gars à leurs becs-de-canne) commence à distinguer cette forme bien particulière.
Je l’ai vu tellement de fois en photos, même en vidéo, qu’en un coup d’œil je sais que c’est lui !

Ce corps un peu trappu devant et prolongé par une longue queue souple, cette tête arrondie, ces rainures sculptant son corps jaune tacheté de motifs noirs, telle la fourrure d’un léopard.
Mon cœur s’arrête, fait un bond, allant de mon estomac jusqu’à ma gorge (je me demande encore comment il a réussi cet exploit physiologique…), je sens mon sang affluer, l’envie de sourire (de pleurer peut-être aussi, mais d’hystérie, je pleure tout le temps moi)  et l’excitation nous gagner !

Oh put*** ! Oh put*** !!!
Un requin léopaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaard !!!!

Il faut savoir que depuis un an que nous sommes ici, tout le monde en a vu, certains plus que d’autres, mais quand même, tout le monde en a vu au moins un de ses propres yeux !
Tout le monde, sauf moi !!!

Donc autant vous dire que là j’étais folle, frisant la démence !!

10m de profondeur nous séparent.
Le salaud, il ne pouvait pas se caler à -3m, nous laissant plus de facilité et de temps pour l’observer de près !

Une petite apnée s’impose !
Déjà se calmer !
Se concentrer !
Inspirer à fond !
Y aller !

C’est profond 10m ! Surtout avec seulement 2kg de lest pour mon énoooorme corps !!!
Je m’en approche doucement (grâce à mes palmes hypersoniques).
Je garde mon calme et apprécie le moment.
Son corps se dessine sous mes yeux.
Ses formes s’accentuent.
Ses couleurs apparaissent clairement. Un jaune savane moucheté de ronds noirs.
Un Remora lui colle au dos.
Je me pose sur le sable et commence à le contourner.
Je vois son œil (qui m’apparait bleu-blanc).
Il me regarde. Je le regarde.
Je lui fais face et j’ai l’impression qu’il me sourit !!!
Alors je lui rends son sourire.
Des bulles s’échappent !
Oups, je n’ai plus d’air !
Se calmer !
Remonter doucement !
  

Waouuuuuuuuuuuuuuuh !!!
La folie !!!!!!
(C’est à peu près ce qu’il se passait dans ma tête)

Je veux y retourner
Se calmer une deuxième fois !
Respirer
Inspirer
Se concentrer et descendre !

Même approche, même plaisir !
J’en profite même pour lui caresser la nageoire caudale, le faisant partir au passage.
Il me contourne doucement et je le suis un peu, appréciant sa nage souple, ses mouvements ondulatoires gracieux. Il va se poser un peu plus loin.

Après cet épisode, ma journée était faite !
Juste parfaite !

Le reste de la matinée passé sous l’eau nous laissera observer d’autres raies et poissons et même un autre requin léopard sur lequel j’ai pu tester mes apnées. Après 5h, cette matinée de chasse permettra aux gars de ramener du poisson pour le dîner !
  

Cette fois direction l’île Isie.

Elle m’apparaît immense. Elle l’est, mais seulement deux petites plages sont accessibles pour y camper, le reste de l’île est composé d’une végétation dense et impénétrable !
On y retrouve nos copains, qui eux aussi ont fait une belle pêche avec des dawas à bosse.

  


Installation du campement, déjeuner, sieste.
Puis petit « tour » de l’île, enfin plutôt de la plage.


Les voisins rentrent.
C’est marrant ce bateau me dit quelque chose.
Ce mec à chapeau également.
Deux chiens sortent des buissons du campement voisin, suivis par un petit canon en paréo rose !!!
Maintenant oui, je les reconnais bien !!
Ma copine Elo, Hugues et des copains ont également élu domicile sur Isie depuis la veille !
Enoooorme !
Apéro et câlinades au programme !







Puis grillades de poisson sous l’atterrissage de puffins fous !
Ces oiseaux nichent dans des trous creusés dans le sable.
Ils sont plutôt stupides et patauds sur terre mais surtout comme attirés par la lumière qui les déstabilise (ou les éblouit sans doute).
Notre campement étant éclairé par une lampe, autant vous dire que l’on a eu droit à 2-3 puffins se prenant les branches au dessus de nos têtes, tombant lourdement au sol et filant vers les buissons.
Il y en a un, particulièrement magique, qui s’est pris les branches, est tombé sur les genoux de Pierre, a couru sur la natte, nous, essayant de le chopper pour le mettre plus loin, puis s’est dirigé vers la mer et s’est jeté dans notre feu …


Cette scène m’a paru durer une éternité.
Alors qu’elle n’a du durer que quelques secondes.
Le puffin fou se jette donc dans notre feu et il y reste le con, piétinant et couinant, au lieu de se barrer, c’est quand même chaud un feu !
Nous, assis sur la natte, on l’a regardé s’enfuir en rigolant. Puis d’un coup, à le voir piétiner dans le feu, on est resté scotchés. Hébétés. Sans réaction. Coi, quoi !
Puis Seb s’est levé d’un bond, s’est jeté sur le puffin dans le feu, qui a fini par s’envoler cet idiot, laissant quelques orteils abîmés et sanguinolents à notre héros du jour.
Nous, on était toujours hébétés sur la natte, hallucinant de cette scène irréaliste, imaginant déjà le puffin en train de se faire rôtir tout seul.

C’est quand même une espèce protégée.

Nuit au frais, sous les atterrissages et décollages des puffins fous.
Certains grattent le sable pour déblayer l’entrée de leur terrier, parfois juste à côté de la tente, ajoutant un bruit de fritch-fritch.
Certains ont créé une piste de décollage entre notre tente et celle de Léo-Létie, rajoutant au brouhaha ambiant un flap-flap mêlé de fchhh-fchhhh en frôlant les toiles de tente.
D’autres piaillent, en pleine discussion nocturne.
Leurs cris ressemblant fortement à un bébé qui chouine !
On a avait l’impression qu’une famille de cent bébés avait élu domicile de l’autre côté de l’île.
Mais quand en plein nuit, une dizaine de ces puffins-bébés pleureurs décide de monologuer entre nos tentes, c’est beaucoup plus énervant.
Entraînant de nombreux rêves-scénarios de combats avec étouffement de puffins.

C’est quand même une espèce protégée.



La nuit fut courte.
Au matin, la pleine lune éclaire la plage. La mer est d’huile.
Vision magique.
Le soleil n’est pas encore levé.
Plus de cris de puffins, juste le calme et le ressac des vaguelettes.


Nos chasseurs commencent à émerger de leurs tentes.
Le soleil commence à poindre le bout de ses rayons.


Le petit dej avalé, les bateaux glissent déjà sur l’eau vers de nouvelles patates.
Visi toujours au top.
Becs-de-canne toujours présents.




On laisse nos chasseurs user leurs nerfs sur ces poissons malicieux et filons découvrir ce platier.
S’émerveillant de petites choses tels que des anémones, des poissons « trompette », des coraux colorés, des concombres de mer mouchetés, un gros Napoléon irisé (ouhlala!), un requin pointe blanche curieux et un champ de « roses ».
Ce champ de coraux ressemble plus à un champ de laitue, mais bon… le terme est moins attractif !




Et encore 2 requins léopard en guest star!
Mais toujours a -10m les saloperies !
Exercice d’apnée dans le quel je me sens de plus en plus confiante et à l’aise !
Face à face magique !




Vu de la surface, de ma Clem, ça donne ça :
  

Rassasiées visuellement et émerveillées, on retourne au bateau, retrouvant nos chasseurs surexcités !
Et vas-y que je te parle de ce bec-de-canne qui m’a snobé, et vas-y que je te montre mes sandows, et vas-y que je t’encense sur ta technique de jeté de sable en agachon, et vas-y que je te complimente sur ce tir de barbu bien manipulé, et vas-y que j’admire tes muscles apparents sous ta combi …
Bref.

Au loin, des oiseaux plongent.
Une session de chasse a l’air de se dérouler sous la surface et qui dit session de chasse, dit carangues et bonites dans le coin.
Le bateau est déjà en train de filer dans cette direction.
On se jette littéralement en plein milieu.

Dans ma tête je vois déjà, les oiseaux plonger et remonter dans un nuage de bulles, les bancs de bonites virevolter, les dauphins et requins tournoyer, les orques chassant le tout, pour finir avec une baleine bleue s’affalant sur ce joli petit monde, fin du rêve…

Bon on est en Calédonie, qui plus est dans le lagon.
Ce qui s’offre à me yeux ressemble plutôt une dizaine d’oiseaux plongeant sur un banc de minuscules poissons complètement affolés, se faisant pourchasser par une vingtaine de bonites hystériques en surface et quelques carangues affamées plus profondes !

WA-OUH !!
Impressionant !
L’impression d’être toute petite dans ce carnage d’une rapidité affolante.

Au bout de quelques secondes, ils se sont déjà éloignés.
On les rejoindra par trois fois.
Gigo tirera une jolie carangue perdue dans ce tumulte !

Maintenant ce petit monde est bien trop loin, le bateau également.
On essaie de les re-attirer avec le flasher. Le flasher c’est une espèce de gros leurre souple brillant avec des lamelles argentées qui pendent dessous et ondulent dans l’eau. On le laisse pendre au fond. Son but : attirer les gros poissons dans le bleu, ce qui peut également parfois attirer les gros requins qui pensent à un gros poisson. Il n’aura aucun effet sur ce groupe de chasse, on reprend donc la route du bateau.

Pierre et moi en tête (grâce à mes palmes supersoniques), j’aperçois une ombre gigantesque, grosse, grasse, large, puissante, trapue, massive, se glisser sous nous un peu plus en avant.
Pensant à un gros requin gris (je n’en vois jamais mais ils sont plutôt souvent présents avec les chasseurs), je tourne la tête vers Pierre et lui lance : « Eh ! Pierre ! Regarde ! Un gros fat mama requin ! »
Tout ça à coup de « hmm ! hmm ! hmhhmmh ! » inaudibles sous l’eau tout en pointant du doigt la bête, en roulant les yeux et fronçant les sourcils …

Evidemment, pas de réaction de mon voisin de palme.
Notre technique de communication mérite d’être améliorée !

Puis, il l’aperçoit lui aussi (en réel il a du s’écouler 2s…)
Il s’arrête, sort la tête de l’eau et nous crie : « Y’a un énooooooorme requin bouledooooogue dessous !! On trace au bateau !!! Formation tortue !!! »

Petit coup d’adrénaline pour tout le monde. Tout le monde accélère le coup de palme. J’ai l’impression que moi aussi, mais je me retrouve derrière eux, avec juste à côté de moi, le flasher, qui brille sacrément je trouve …
Euh…
C’est moi la tortue en fait ?

Au final, ce masta requin a juste continué son chemin en nous ignorant magistralement !

Depuis nous avons décidé de mettre en place un système de communication sous-marin beaucoup plus adapté que des borborygmes et gestes incontrôlés.
Le voici :

Retour à l’îlot.
Partage des sessions respectives avec les copains.
Carpaccio de carangue pour le déjeuner.
Sieste.
Apéro avec les voisins.
Bain de vase.
Baignade.
Coup de chasse du soir pour les chasseurs.
Balade et recherche de coquillages pour nous autres.
Grillades de poisson.
Dégustation.
Coucher de soleil dantesque !











3ème jour, dernier jour.
Départ aux aurores pour une session chasse.
Léo nous ramène une masta carangue !!
On plie le campement et prenons la route du retour.
Quittant cet îlot paradisiaque !







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